Philippines de HongKong
Elles sont souvent aï (femme de ménage). Elles vivent chez leur employeur et envoie souvent leur argent à leurs familles restées là-bas. Et de l’argent, elles doivent en envoyer, car le western union ne désemplit pas.
Le week-end, elles se réunissent sur les passerelles qui mènent d’un centre commercial à un autre. Elles s’installent sur le bord, sur des journaux, des cartons, des nappes, pour discuter, se coiffer, se maquiller, jouer aux cartes, écouter la radio, dormir. Elles sont toutes là dans ce petit espace qu’elles se réservent au milieu de la ville… car elles n’en ont pas d’autres.
Elles n’ont pas de logement sur HongKong, les habitations sont hors de prix pour elles, donc elles échangent les placards où elles dorment la semaine contre ce bout de trottoir ouvert. Voilà leur vie, le ménage la semaine et les passerelles le week-end, pour élever un enfant ou deux rester là-bas. Quelques coups de fils de temps en temps, des nouvelles, et puis c’est reparti pour une semaine.
Les passerelles sur lesquelles elles s’installent ne sont qu’horizontales, à l’évidence. Aucune ne permet de monter dans l’échelle sociale. Elles sont mieux ici disent-elles, alors comment est-ce là-bas ?! HongKong un pays développé ? C’est cela qu’on appelle la préférence nationale ?! Non merci. On ne peut pas accueillir toute la misère du monde, certes, mais qu’on ne fasse pas vivre dans la misère ceux qu’on choisi d’accueillir.