La Cour des Miracles

Publié le par Nacene

Derrière la gare centrale au sud de pékin, entre railles et autoroute, à travers des ruelles défoncées, qui puent… la cour des miracles. L’autre visage de la ville. Un amoncellement de murs délabrés, d’ordures, de pièces détachées jonchant le sol. L’autre bout de la chaîne industrielle sans doute. Là où les jouets, les vélos, les robots ménagés qui font la fierté de la Chine viennent mourir.

Des gens « habitent » là, sans toi ni mur, sur des canapés récupérés pas si loin, au pied des grands hôtels qu’on peut voir d’ici. Un luxe à la fois proche est lointain, juste là à porté de main, mais tout de même de l’autre coté de l’autoroute, un autre monde qui se dessine derrière cette frontière. Les voit-on vraiment de l’autre coté, de ces fenêtres qu’on aperçoit ? peut être pas, il fait sombre ici, et d’ailleurs, pourquoi les regarderait-on ?

Ils viennent chercher du travail, chercher à vivre, ils fuient la misère ! Comment est-ce possible que celle qu’ils rencontrent ici soit moins rude que celle dont ils s’échappent ? Non je ne lève pas mon nez en l’air pour avoir une consternation naïve. Je m’interroge, j’essaie de regarder sans être ébloui par  les lumières de la ville. Le miracle qui se produit de l’autre coté passe là, juste sous leur nez, sous leur yeux même pas envieux. Sans doute passe-t-il trop vite, il ne les attend pas. Comment monter dans cette machine sans risquer de se briser les os. La vie ne pardonnerait pas à ces ambitieux, ces prétentieux, ces arrivistes qui veulent se payer le luxe de manger à leur faim. Certains, ai-je entendu, pousseraient le vice jusqu'à vouloir un toit ! Un toit ! Et puis quoi encore…

Publié dans Pékin

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A
Tout cela fait froid dans le dos !
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